À chacun sa vérité
Charmants amis,
Mon choix est fait. Je ne connais qu’un chemin du salut. J’annihile ma raison, la musèle et m’abandonne à ce cœur qui, seul, connait la véritable nourriture de la vie. S’il me dit que l’amour est souffrance, je souffrirais. S’il me dit que l’amour est privation de sommeil, je veillerais. Si la puissance de cet amour me dit de renoncer à la vie, alors je renonce à la vie. Que Dieu m’assiste. Seul l’amour a un sens. Et la beauté de son visage à l’aube à peine dévoilée.
Ainsi je veux être poète. Au souvenir de la Bien-Aimée. J’immole la raison et les effets d’une certaine sagesse à mes désirs ardents. Une bonne coupe de vin, des mains généreuses, un regard langoureux, et le poète sourit à la vie. Rassasié. Rapide est l’embrasement. De douceur et de bien-être.
Si être poète c’est respirer un sentier que n’emprunte aucune hirondelle, un sentier amer, inondé de la lumière d’un soleil sans âme, alors je ne serai pas poète. Être poète ce n’est rien si ma poésie ne guide pas son chemin. Si je ne peux pas prendre le plus long train du monde avec toi. Et dormir, dormir, dormir dans tes bras... Voilà ce qui est écrit dans mon destin.
Mon vin, évanescent, inextricable
C’est toi
Et, je ploie sous l’ivresse
Le sens secret des mots,
Dont s’orne ma troublante destinée
Mots, aux habits de soie
Qui plient à l’assaut de l’imaginaire
C’est toi
Dans tes yeux, le soleil de la vie
Ce que j’ai toujours cherché…